Croisière, plaisance, passagers, chantiers navals…

Vision stratégique : Le Maroc veut développer une flotte maritime commerciale performante et compétitive afin de renforcer l’autonomie logistique du pays. Dans cette dynamique, plusieurs segments portuaires affichent un fort potentiel de croissance. C’est notamment le cas de la croisière, de la plaisance, du transit des passagers et des chantiers navals. Autant de filières prometteuses qui nécessitent aujourd’hui une approche structurée et ciblée afin de stimuler leur développement et accroître leur attractivité. L’enjeu est double. Il s’agit de consolider la souveraineté logistique du pays tout en positionnant ses ports comme des hubs régionaux de référence dans ces domaines.

Evaluer les services portuaires pour les segments de la croisière, de la plaisance, du transit des passagers et du chantier naval. C’est l’objectif d’une récente étude lancée par l’Agence nationale des ports. Celle-ci entend identifier les forces, les faiblesses et les axes d’amélioration de ces services. «Au-delà du simple état des lieux, l’étude devra aboutir à la formulation d’un plan d’action structuré, décliné à court, moyen et long termes pour chaque segment, visant à optimiser la qualité des services portuaires, renforcer la compétitivité des ports et des services portuaires liés à la chaîne de valeur maritime et assurer un développement durable et performant de ces activités. Ce plan d’action proposera des recommandations concrètes et opérationnelles, portant aussi bien sur l’amélioration de l’offre et des services existants que sur l’optimisation des infrastructures et des équipements, l’adaptation du cadre réglementaire, la digitalisation des processus et l’intégration de solutions innovantes pour répondre aux attentes des usagers et aux exigences du marché », explique l’Agence.

Une stratégie ciblée

Le Maroc poursuit le développement et la modernisation de ses infrastructures portuaires. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique nationale plus large, visant à consolider la position du Royaume sur la scène des échanges commerciaux internationaux. Au cœur de cette ambition, la façade atlantique occupe une place centrale. Considérée comme un axe structurant du développement territorial et économique, elle représente un levier stratégique pour le positionnement maritime du pays et le renforcement de sa compétitivité logistique. En soutenant ainsi les secteurs clés de l’économie nationale, le Maroc veut faire de ses ports des moteurs de croissance modernes et performants permettant de s’intégrer dans les grandes chaînes de valeur mondiales.

Les segments concernés

«La vision stratégique nationale encourage la constitution d’une flotte maritime commerciale forte et compétitive, contribuant à l’autonomie logistique du Royaume. Dans ce cadre, plusieurs segments portuaires à fort potentiel, notamment la croisière, la plaisance, le transit des passagers et les chantiers navals, présentent un potentiel de croissance significatif et nécessitent une approche structurée pour optimiser leur développement et améliorer leur attractivité», relève la même source.
S’agissant des chantiers navals, le plan directeur portuaire 2030 prévoit des infrastructures spécifiques dédiées à la réparation et à la construction navale, offrant un cadre structurant pour l’émergence d’un écosystème naval intégré. «Ce secteur est désormais reconnu parmi les filières stratégiques prioritaires, soutenues par la nouvelle Charte de l’investissement», explique l’ANP notant que le Maroc ambitionne ainsi de renforcer sa souveraineté logistique à travers le développement des capacités locales de construction, de réparation et de démantèlement de navires, en réponse aux besoins croissants du marché national et régional en matière de transport de passagers, pêche, commerce, croisière, plaisance. «Le Royaume bénéficie à cet égard d’une position géostratégique lui permettant de devenir un hub régional sur ces segments à forte valeur ajoutée.
Les corridors portuaires structurants (Tanger Med, Dakhla Atlantique, Casablanca…) constituent des leviers majeurs pour l’ancrage industriel et la spécialisation navale. Aujourd’hui, l’ANP inscrit cette réflexion dans le prolongement d’un processus d’analyse et d’évaluation approfondi mené de longue date, garantissant ainsi une approche structurée et fondée sur des bases solides», indique la même source. Et d’ajouter : «Depuis sa création, l’Agence a initié et contribué à plusieurs études stratégiques couvrant ces segments, témoignant ainsi d’une démarche proactive et éclairée ».

Concernant la croisière, l’Agence rappelle qu’elle a réalisé une étude de faisabilité d’un terminal dédié aux navires de croisière au port d’Agadir en 2015, en complément de l’analyse menée en 2014 sur les options de développement de l’offre portuaire dans la région. Au port de Casablanca, l’Agence a conduit une étude dont l’objectif est de définir le mode d’exploitation du nouveau terminal à croisières dans l’optique de valorisation de cette activité. Pour ce qui est du domaine de la plaisance, l’ANP a apporté une contribution à l’étude, lancée en 2024, par la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) portant sur l’amélioration de l’attractivité et des performances touristiques des marinas.
Du côté du domaine des chantiers navals, l’ANP a accompagné en 2014 une étude stratégique menée par le ministère de tutelle sur le développement des infrastructures portuaires dédiées à la construction et à la réparation navale. «Ainsi, loin de partir d’un constat vierge, l’ANP dispose aujourd’hui d’un socle analytique solide, nourri par une expertise sectorielle approfondie et des outils d’évaluation éprouvés. Il s’agit désormais d’exploiter, d’actualiser et d’enrichir ce référentiel à la lumière des évolutions récentes du secteur, des tendances du marché et des impératifs de transformation institutionnelle. Cette démarche permettra non seulement d’aligner davantage la stratégie de l’ANP avec les nouvelles orientations de gouvernance des EEP ainsi que les objectifs de la Politique actionnariale de l’Etat (PAE), mais aussi d’optimiser ses leviers d’intervention pour renforcer sa compétitivité et son efficience», précise la même source relevant que l’étude envisagée s’inscrit dans une démarche stratégique globale visant à doter l’Agence d’une vision claire et opérationnelle pour le développement desdits segments.

Au-delà du simple diagnostic

Dans un contexte de mutation profonde des chaînes logistiques et portuaires, la nouvelle étude ambitionne de dresser un état des lieux complet et objectif du secteur. Basée sur une analyse approfondie du marché, un benchmarking international et une évaluation rigoureuse de la qualité des services, cette démarche vise à identifier avec précision les forces, les faiblesses, ainsi que les opportunités de chaque segment d’activité portuaire. L’étude ne se limite pas à un simple diagnostic. Elle devra intégrer les grandes tendances nationales et internationales qui redéfinissent les dynamiques du secteur. À l’heure où les ports doivent conjuguer performance, durabilité et innovation, l’analyse mettra également l’accent sur les enjeux économiques, sociaux et technologiques auxquels sont confrontés les acteurs de la chaîne de valeur.

 

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