Tension
Le grand cauchemar d’Emmanuel Macron est que dans les prochains jours, Sébastien Lecornu puisse connaître le même sort que Michel Barnier et François Bayrou. Devant ce scénario fort probable, Emmanuel Macron Macron sera acculé à une dissolution de l’Assemblée et à des Législatives anticipées.
Depuis quelques semaines, la France d’Emmanuel Macron se trouve au cœur d’une grande tension politique, faite d’instabilité, de coups de théâtre et de surprises de tout genre. Les Premiers ministres se succèdent et les perspectives de la crise s’installent dans la durée. Ce qui laisse le pays ouvert sur tous les scénarios, y compris celui, certes extrême, d’un changement de République. La récente crise fut provoquée par une homme, le numéro un du Parti Les Républicains Bruno Retailleau. Son coup de sang contre l’arrivée impromptue de l’ex-ministre de l’économie Bruno Le Maire a fait vaciller l’ensemble de l’architecture du pouvoir construite autour du successeur de François Bayrou, Sébastien Lecornu. Psychodrame autour d’une démission expresse de Lecornu avant d’être renommé par Emmanuel Macron et de former un nouveau gouvernement.
Dans le casting du nouveau gouvernement, le seul grand rescapé est le ministre de la justice Gérald Darmanin. Lecornu, qui avait reçu carte blanche de Macron, avait promis qu’il allait mettre son nouveau gouvernement à l’abri des appétits et des ambitions présidentielles. Sauf à croire que Darmanin a abandonné la sienne, le nouveau Premier ministre a fait une entorse à sa promesse. Sans doute le prix d’une proximité politique et d’une longue amitié avec Darmanin.
La ministre de la culture Rachida Dati a réussi à sauver son maroquin mais à la condition expresse de devoir démissionner en temps voulu pour se consacrer aux campagnes électorales pour les prochaines municipales. Rachida Dati est une candidate sérieuse pour succéder à Anne Hidalgo à la prestigieuse mairie de Paris.
Les récents évolutions politiques ont provoqué de nombreuses postures qui viennent certainement impacter cette crise française. D’abord au sein du parti Les Républicains qui a décidé d’excommunier tous les ministres LR qui ont fait le choix de rejoindre le gouvernement Lecornu II. Ensuite il y a le parti Horizon d’Édouard Phillipe qui a, à la surprise générale, épousé une ligne très critique à l’égard de la gouvernance de Macron.
C’est Édouard Phillipe qui, à droite avec le maire de Meaux Jean-François Copé, a formulé une demande de démission pour Emmanuel Macron. Ces postions se sont rajoutées à celles d’un autre proche, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, très critique envers le président de la République.
Les reproches de la droite se sont rajoutés à ceux de la gauche, notamment le Parti socialiste. Le PS profite de la situation pour exercer un chantage sur le gouvernement Lecornu. Ou il suspend intégralement la très contestée réforme de la retraite, ou il joint ses voix à celle de l’extrême droite de Marine Le Pen et la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise.
Signe que cette crise française est amenée à durer. La détermination de ces deux grands partis à faire tomber le gouvernement.
Le grand cauchemar d’Emmanuel Macron est que dans les prochains jours, Sébastien Lecornu puisse connaître le même sort que Michel Barnier et François Bayrou. Devant ce scénario fort probable, Emmanuel Macron Macron sera acculé à une dissolution de l’Assemblée et à des Législatives anticipées. Le méga-cauchemar politique de Macron serait que les résultats de ces élections puissent produire la même carte parlementaire, avec des rapports de force qui ne dégagent aucune majorité confortable.
C’est ce scénario qui va nourrir le sentiment chez les Français que cette impasse politique s’est transformée en une véritable crise de régime. Une énorme pression sur Emmanuel Macron qui n’aura d’autre choix que de présenter sa démission et d’appeler à des présidentielles anticipées. Ace jour, l’opposition à Macron n’est pas sur la même longueur d’onde.
Le Rassemblement national de Marine Le Pen exige des Législatives anticipées car il a la conviction qu’il peut rafler la mise électorale. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon veut des élections présidentielles anticipées car son chef est convaincu d’être en capacité de l’emporter.
Devant ces multiples défis, Emmanuel Macron joue sur le fil de rasoir pour terminer dans des conditions acceptables son second mandat. De l’aveu de nombreux observateurs, il s’était tiré une balle dans le genou le jour où sans nécessité apparente, il s’était livré à une dissolution de l’Assemblée nationale, perdant ainsi sa majorité et entraînant le pays dans une instabilité politique dont il peine aujourd’hui à sortir.





