Le Syndicat national des ophtalmologistes libéraux du Maroc (SNOLM) appelle les autorités à encadrer l’usage de l’Avastin en injection intraoculaire (IVT), un médicament sûr, validé internationalement et 20 fois moins coûteux que les alternatives actuelles sur le marché. Explications.
L’objectif des signataires est clair, à savoir garantir l’accès aux soins des patients atteints de pathologies rétiniennes graves. Un mémorandum a été présenté, en effet, pour officialiser l’appel à une autorisation dérogatoire nationale, lors des journées d’automne de l’ophtalmologie qui se sont tenues les 3 et 4 octobre 2025 à Rabat. Ce document a été rédigé conjointement par le Syndicat national des ophtalmologistes libéraux du Maroc (SNOLM), la Société marocaine d’ophtalmologie (SMO) et la Société marocaine de pathologie vitreo-rétinienne (SMVR). Les parties prenantes demandent l’autorisation à titre dérogatoire de l’usage du bévacizumab (Avastin) en injection intraoculaire.
Ces dernières appellent à un encadrement du reconditionnement, selon des normes strictes d’asepsie et de traçabilité définies par la SMO. La troisième requête réside dans l’intégration de l’Avastin dans le remboursement AMO pour garantir une équité d’accès.
Enfin, pour faciliter le processus d’accès, il s’agira aussi de clarifier le cadre juridique afin de protéger les praticiens de bonne foi et instaurer un climat de confiance entre médecins, patients et pouvoirs publics. En clair, le Syndicat (SNOLM) appelle les autorités sanitaires à autoriser et encadrer l’usage du Bevacizumab (Avastin) en injection intraoculaire (IVT) pour le traitement des pathologies rétiniennes graves pouvant entraîner à terme des cécités. Soutenue par la Société marocaine d’ophtalmologie (SMO) et la Société marocaine de pathologie vitreo-rétinienne (SMVR), cette démarche s’inscrit dans une logique scientifique, éthique et de santé publique. L’enjeu est clair: rendre accessible un médicament sûr, efficace et 20 fois moins coûteux que les alternatives disponibles. «Ce que nous demandons, c’est la reconnaissance d’une pratique fondée sur la science, l’éthique et le bon sens. Autoriser l’Avastin dans un cadre sécurisé serait un geste à la fois médicalement fondé, socialement juste et économiquement responsable», confirme Dr Miriam Wafi, présidente du SNOLM.
Un médicament validé et encadré à l’international
Les médecins engagés dans cette cause sont unanimes à soutenir que l’«Avastin (bévacizumab) est un anti-VEGF utilisé depuis plus de quinze ans dans le traitement de pathologies oculaires sévères telles que la rétinopathie diabétique, l’œdème maculaire diabétique (OMD), les occlusions veineuses rétiniennes (OVR) et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)».
Plus de 4.500 publications reconnues par des institutions de référence telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) au Royaume-Uni et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France auraient confirmé son efficacité et sa sécurité d’emploi… «Et dans ces pays, son usage ophtalmologique est autorisé et strictement encadré, souvent dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU)», précisent les auteurs du plaidoyer.
Au Maroc, l’Avastin dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour ses indications oncologiques mais pas pour son usage ophtalmologique, créant une zone d’incertitude réglementaire pour les praticiens et une inégalité d’accès pour les patients.
Un médicament 100 fois moins coûteux que les alternatives
Selon les estimations du SNOLM, «une injection d’Avastin reconditionné pour l’usage intraoculaire revient à environ 300 dirhams (hors frais hospitaliers), contre plus de 5.000 à 6.500 dirhams pour les produits similaires disposant d’une AMM». Tout est dit. «Les écarts considérables font de l’Avastin un médicament essentiel pour l’équité d’accès aux soins, notamment pour les patients âgés, diabétiques ou à faibles revenus», poursuivent les auteurs de la doléance.
Les membres du SNOLM rappellent que «l’usage de l’Avastin n’est ni expérimental ni marginal : il s’agit d’une pratique éprouvée, reconnue et encadrée à l’échelle internationale. Dans le contexte marocain, où le coût reste un obstacle majeur à l’accès aux soins spécialisés, l’Avastin représente souvent la seule alternative pour éviter la perte de vision et préserver l’autonomie et la qualité de vie de milliers de citoyens».
Tout est dit. Le dossier devrait être étudié de plus près par les autorités compétentes. Car il y va de la santé du citoyen et de l’équité sociale.
Les ophtalmologistes marocains alertent sur l’impact humain, social et économique de la cécité évitable liée aux pathologies rétiniennes.
L’autorisation encadrée de l’Avastin permettrait :
• de préserver la vue et l’autonomie de milliers de Marocains ;
• de réduire les dépenses publiques de santé et de préserver le fonds AMO ;
• de renforcer l’équité territoriale dans l’accès aux soins spécialisés.





