Entretien avec Abdelhak Laiti, représentant adjoint de la FAO au Maroc

Engagement : Au Sidattes 2025, la FAO a réaffirmé son engagement aux côtés du Maroc pour booster le développement agricole. Présent lors de la journée scientifique organisée le 30 octobre 2025, sous le thème « Recherche et innovation au service de la durabilité des ressources hydriques dans les oasis», Abdelhak Laiti, représentant adjoint de la FAO au Maroc a partagé avec ALM les projets de la FAO au Maroc et sa vision pour des oasis plus résilientes.

ALM : Pouvez-vous nous en dire davantage sur la participation de la FAO à cette 14ème édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES) ?

Abdelhak Laiti : Nous participons à cette 14 ème édition du Salon international des dattes au Maroc, organisé chaque année au mois d’octobre à Erfoud. Ce n’est pas la première fois que la FAO prend part à cet événement, ni qu’elle intervient dans cet espace oasien.
Depuis plus de quarante ans, la FAO accompagne le Maroc dans plusieurs domaines liés aux spécificités des oasis, notamment la production animale et végétale, ainsi que la gestion durable des ressources naturelles, qu’il s’agisse de l’eau, de la biodiversité ou des sols.
La question du développement des zones oasiennes retient aujourd’hui toute l’attention du gouvernement marocain, mais aussi celle des organisations internationales et des partenaires techniques et financiers. En effet, les oasis constituent un patrimoine mondial qu’il est essentiel de préserver, de valoriser et de développer.
C’est pourquoi nous appelons à davantage d’investissements, d’orientations stratégiques et d’approches innovantes pour renforcer la résilience et la durabilité de ces territoires. La FAO réaffirme ainsi sa disponibilité et son engagement à accompagner le Maroc dans ce vaste chantier, crucial pour le pays et pour les populations oasiennes.

Quels sont les projets phares que la FAO a développés avec le Maroc pour la préservation des oasis, notamment en matière de gestion de l’eau ?

Compte tenu du mandat de la FAO, qui est à la fois multithématique et pluridisciplinaire, nos projets et programmes dans les zones oasiennes du Maroc sont particulièrement diversifiés. Nous avons notamment mené un travail de grande envergure sur la caractérisation de la faune animale. Cette initiative a permis d’identifier les principales caractéristiques des animaux d’élevage utilisés pour la production alimentaire, mais également de répertorier les espèces sauvages, car les régions oasiennes présentent une riche biodiversité, tant animale que végétale. Nous avons donc également œuvré à la caractérisation de la flore, qu’il s’agisse des espèces cultivées ou des plantes spontanées des parcours. En ce qui concerne la gestion de l’eau, de nombreux projets ont été mis en œuvre. Le plus récent est le projet Oasil, tout juste achevé. Il vise la revitalisation des agro-systèmes oasiens à travers une approche participative et paysagère, afin de rendre les oasis plus durables, attractives et productives.
Ce vaste projet a été conduit en collaboration avec le gouvernement du Maroc, en particulier les institutions locales, le ministère de l’agriculture, le département de l’environnement, ainsi qu’avec l’appui financier du Fonds pour l’environnement mondial. Il a couvert plusieurs aspects comme l’aménagement et la planification des territoires oasiens, l’élaboration de plans d’action communaux, la gestion durable des ressources en eau et de la biodiversité, ainsi que le renforcement des capacités des acteurs locaux, dans une logique multidisciplinaire.
Le projet Oasil a généré de nombreux résultats et enseignements, et plusieurs de ses initiatives sont aujourd’hui étendues par les institutions locales, qui assurent la pérennisation des acquis et des bonnes pratiques développées.

Quelles sont les priorités de la FAO au Maroc ?

La FAO a été créée en 1945 avec trois objectifs fondamentaux, à savoir lutter contre la faim et la malnutrition, réduire la pauvreté et promouvoir la gestion durable des ressources naturelles. Sa mission première est d’aider les pays membres à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de leurs populations.
La coopération entre la FAO et le Maroc remonte à bien avant l’ouverture du bureau de représentation de la FAO à Rabat en 1982, le pays ayant adhéré à l’Organisation en 1986. Depuis, cette collaboration s’est considérablement renforcée, couvrant des domaines tels que le développement agricole, la sécurité alimentaire et la gestion durable des ressources naturelles.
Aujourd’hui, le Maroc a atteint un haut niveau d’expertise et de compétence dans ces domaines. Il est devenu un partenaire clé de la FAO, non seulement pour la mise en œuvre de ses priorités nationales, mais aussi pour le partage de son savoir-faire avec d’autres pays, notamment africains, dans le cadre de la coopération Sud-Sud et tripartite facilitée par la FAO. Notre principal chantier actuel consiste à accompagner le Maroc dans la transformation durable de son système agroalimentaire, afin de renforcer sa résilience, sa durabilité et sa contribution à la sécurité alimentaire.

 

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