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Cette décision va soulager beaucoup de pays africains. La présence du Polisario au sein de l’UA a longtemps empoisonné les relations du continent africain avec d’autres grands espaces économiques dans le monde comme le Japon, la Chine, la Russie, la Ligue arabe ou l’Union européenne.

 

Maintenant que les Nations Unies, bastion mondial de la légalité internationale, ont reconnu la marocanité du Sahara, puisque toute solution envisagée se fera exclusivement dans le cadre du Plan d’autonomie et de la souveraineté marocaine, la question qui se pose est la suivante : Que va changer ce tournant onusien dans la gestion de cette crise régionale ?
Cette interrogation révèle l’ampleur du tremblement de terre politique initié par cette résolution onusienne. Elle aura un impact majeur sur de nombreux espaces politiques qui, sous l’effet d’une situation brouillée et non tranchée maintenaient une posture confuse. Aujourd’hui la clarté onusienne dans la prééminence de la solution marocaine est de nature à lever toutes les hypothèques et toutes les hésitations.

Un des espaces majeurs qui va être en collusion directe avec la décision des Nations Unies est l’Union africaine. Cette organisation continentale, contre toute logique politique et diplomatique, maintient dans ses rangs «Une république sahraouie» dont l’existence réelle n’est opérationnelle que dans l’imaginaire de la propagande algérienne. Le leadership de l’Union africaine ne peut logiquement rester indifférent à la décision de l’ONU de clore la question saharienne au profit du Maroc. La prochaine étape pour la famille africaine devrait être une réunion extraordinaire de ses institutions pour expulser manu militari le Polisario de ses rangs dont le maintien constituera un affront permanent à la légalité internationale.
D’ailleurs, cette décision va soulager beaucoup de pays africains. La présence du Polisario au sein de l’UA a longtemps empoisonné les relations du continent africain avec d’autres grands espaces économiques dans le monde comme le Japon, la Chine, la Russie, la Ligue arabe ou l’Union européenne. Le régime algérien s’agitait tout le temps pour imposer le Polisario à la table de ces sommets internationaux avec l’Afrique, ce qui provoquait des tensions permanentes et obérait sérieusement les chances d’une vraie et bénéfique coopération avec les autres grands ensembles du monde.

L’autre grand espace qui va être impacté par le tournant onusien est l’Union européenne. Il est vrai qu’une grande majorité de pays européens apporte déjà un soutien au Maroc et que la résolution de l’ONU n’avait fait que les réconforter dans leurs approches, mais il reste d’autres pays qui attendaient ce genre de signal pour clarifier leurs positions. Aujourd’hui il est possible d’imaginer une réunion des 27 pays de l’Union européenne qui produit un communiqué dans lequel, avec une grande unanimité, l’Europe reconnaît la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Ce positionnement aura le mérite de fermer définitivement la porte à toutes les forces hostiles qui misent sur la pollution des relations du Maroc avec l’Europe. Son lien avec le Royaume sera définitivement sanctuarisé. Le troisième espace qui va subir de plein fouet la décision de New York est l’espace maghrébin qui abrite bien entendu les partenaires de cette crise régionale que sont la Mauritanie, l’Algérie et le Polisario. D’abord la Mauritanie voisine. Nouakchott se trouve actuellement au cœur d’une énorme contradiction. Elle reconnaît le Polisario et «la république sahraouie» qui n’ont aucune existence légale aux yeux de la communauté internationale. La sagesse voudrait que le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani puisse annoncer dans les plus brefs délais le retrait de cette reconnaissance et sa décision de s’inscrire dans la logique du Plan d’autonomie.

Ensuite l’Algérie acculée à assumer ses responsabilités qu’elle a longtemps désertées. Aujourd’hui il s’agit de trouver la meilleure manière d’appliquer le plan d’autonomie consacré par l’ONU. De la bonne disposition d’esprit du régime algérien, de sa réponse à la main de réconciliation tendue par le Roi Mohammed VI dépend la suite des événements. Pour le régime algérien, il a le choix entre deux options, celui d’appliquer les directives de l’ONU et d’aider à faciliter l’application du Plan d’autonomie ou de s’y opposer front alement ou sournoisement.
Dans la première option, il épouse intelligemment la dynamique de l’histoire avec ce que cela promet comme stabilité politique et essor économique pour la région. Dans la seconde, il défie la communauté internationale avec ce que cela implique comme tensions, isolement et sanctions.
Pour ce qui est du Polisario, comme il est la création du régime algérien et n’a jamais disposé d’aucune marge de manœuvre, sa conduite sera automatiquement calquée sur celle du régime algérien. Pour saisir la température des camps de Tindouf, il faut ausculter le Palais d’Al Mouradia à Alger.

 

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