Le ministre a rappelé que le Maroc dispose d’institutions constitutionnelles solides chargées du contrôle, telles que la Cour des comptes, le Conseil de la concurrence ou encore l’Instance nationale de la probité et de la lutte contre la corruption.

Transparence : Amine Tahraoui a réaffirmé, mercredi à la Chambre des représentants, la transparence totale dans les marchés publics du médicament. Il a dénoncé les accusations sans preuves et a rappelé qu’il «n’accepte aucun dysfonctionnement ni dépassement dans les procédures des appels d’offres». Les détails.

L’acquisition des médicaments, comme l’ensemble des achats publics, s’effectue strictement dans le cadre de la loi et par le biais de marchés conclus avec des sociétés soumises au droit commercial. C’est ce qu’a rappelé mercredi le ministre de la santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, devant la Chambre des représentants. «Je vous confirme que je n’accepte aucun dysfonctionnement ni dépassement dans les procédures des appels d’offres», a-t-il insisté. Le ministre a souligné que ces procédures ne relèvent jamais d’une seule personne, mais d’un dispositif complet impliquant plusieurs acteurs, chacun étant responsable devant la loi. Il a appelé toute personne disposant d’une preuve d’un manquement administratif à la présenter : «Celui qui m’accuse d’avoir attribué un marché à qui que ce soit doit en apporter la preuve. Qu’il présente un document, une correspondance ou un témoignage. On ne lance pas des accusations à la légère».

Amine Tahraoui a également rappelé que le Maroc dispose d’institutions constitutionnelles solides chargées du contrôle, telles que la Cour des comptes, le Conseil de la concurrence ou encore l’Instance nationale de la probité et de la lutte contre la corruption. Selon lui, évoquer publiquement un «scandale», un «conflit d’intérêts» ou une «attribution illégale de marchés» revient aussi à mettre en cause la crédibilité de ces organismes.
Concernant la délivrance des autorisations relatives aux médicaments, le ministre a précisé qu’elle relève de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), créée dans le cadre d’une réforme structurelle destinée à corriger des dysfonctionnements persistants depuis plusieurs années. Le ministre est également revenu sur les «procès d’intention» dont il dit faire l’objet depuis son entrée en fonction. «Avant même que nous n’agissions, on suppose que je vais attribuer un marché à tel ou tel», a-t-il déploré, citant plusieurs exemples. «Pour la digitalisation, on a prétendu que j’avais bloqué un marché afin de le donner à une entreprise étrangère pour 180 millions de dirhams. La réalité, c’est que j’ai réduit la facture à 15 millions, économisant ainsi des fonds publics. Pour le gardiennage, on a dit que j’avais envoyé un SMS pour stopper les marchés, et qu’un marché serait attribué à quelqu’un que je ne connais même pas. Aujourd’hui, plusieurs entreprises sont en concurrence». Et d’ajouter : «Ces accusations ne reposent sur aucune preuve. Je peux déjà vous dire que certains m’attaqueront demain sur d’autres dossiers comme la restauration, l’accueil… car ce sont également des marchés publics». Amine Tahraoui se dit toutefois ouvert à la critique constructive, celle qui permet de signaler un dysfonctionnement. Mais il met en garde contre «les accusations gratuites» qui, selon lui, «créent une tension inutile et nuisent au service public».

Le ministre a enfin rappelé les principaux chantiers en cours : l’accélération de la création de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé, la révision des prix des médicaments, la réforme des procédures d’autorisation, l’avancement de la digitalisation et la modernisation des systèmes d’information. Parmi les actions déjà entreprises figurent la tenue du premier conseil d’administration de l’Agence, la mise en place de sa structure, la réaffectation des ressources humaines, l’élaboration d’une stratégie pour 2025, la généralisation de la digitalisation pour plus de transparence, la création d’un observatoire du médicament, ainsi que l’examen des projets de décrets sur la tarification et les autorisations, actuellement entre les mains du Conseil de la concurrence. «Ce sont des réformes complexes mais indispensables pour garantir la souveraineté du médicament, sa qualité et sa disponibilité pour chaque citoyen», a conclu le ministre. Pour sa part, le directeur de l’AMMPS, Samir Ahid, a présenté les contraintes rencontrées par la société détentrice de l’autorisation de mise sur le marché du chlorure de potassium, un médicament essentiel, notamment en réanimation et en cardiologie. Il a évoqué, dans ce sens, l’arrêt de la ligne de production des injections en raison des travaux de reconstruction de l’unité industrielle, ainsi que les échanges répétés de documents techniques avec les autorités réglementaires durant les années 2023 et 2024. Eu égard à l’importance de ce médicament et du risque de troubles du rythme cardiaque en cas de déficit aigu en potassium, M. Ahid a indiqué que l’AMMPS assure un accompagnement technique avec le fabricant, active l’autorisation exceptionnelle d’importation si nécessaire et accélère la révision de l’autorisation de mise sur le marché, en coordination continue avec la Direction de l’approvisionnement et les établissements de santé. L’autorisation exceptionnelle d’importation, a-t-il précisé, n’est accordée qu’en cas de nécessité avérée concernant un médicament prescrit non enregistré au Maroc, ajoutant qu’elle a été activée par le passé dans des cas d’indisponibilité d’un médicament indispensable, de situations d’urgence mettant en danger la vie du patient, ou encore dans le cadre de demandes des établissements de santé ou de marchés publics portant sur un produit non enregistré ou en rupture.

L’AMMPS a relevé une hausse notable des autorisations exceptionnelles d’importation en 2024, liée à la pression sur les marchés internationaux, en particulier pour les médicaments vitaux, a-t-il souligné, notant que l’objectif de ce mécanisme est de garantir la continuité des traitements et de prévenir toute rupture des médicaments essentiels. Par ailleurs, il a fait état d’une baisse de ces autorisations en 2025 grâce aux mesures correctives prises par l’AMMPS, notamment l’amélioration du suivi du stock national, le renforcement de la coordination avec les industriels pharmaceutiques, l’application stricte du stock de sécurité obligatoire pour les médicaments vitaux, ainsi que l’accélération de l’examen des dossiers d’enregistrement, en priorité ceux relatifs aux médicaments essentiels, afin de réduire le recours aux importations exceptionnelles. Ces mesures proactives de l’AMMPS ont permis, selon lui, d’éviter la rupture d’un médicament vital utilisé dans les urgences cardiaques, d’activer les mécanismes juridiques nécessaires pour protéger les patients et de permettre la reprise de la production nationale après la mise à niveau de l’unité industrielle.

 

Leave a Reply

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert