étude
L’Agence urbaine de Rabat-Salé lance une étude pour l’élaboration d’un plan d’aménagement et de sauvegarde du patrimoine de la zone tampon de Rabat, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Rabat ville côtière et fluviale est à la fois un site urbain très ancien, mais aussi une ville récente urbanisée depuis le début du siècle dernier. Elle a forgé son identité d’une part par les qualités intrinsèques du site de la vallée du Bouregreg et de son embouchure avec l’implantation du noyau traditionnel et d’autre part, par le site de la Tour Hassan, vestige imposant de la grande mosquée almoravide, qui domine la vallée. Plus loin encore, sur le flanc sud de la vallée, l’enclos du Chellah, ancien site de la ville romaine, réoccupé à l’époque alaouite, est aujourd’hui un site archéologique majeur qui renvoie à la première occupation urbaine de ce territoire, celle qui lui a donné son nom, Sala.
L’identité patrimoniale de Rabat va bien au-delà du territoire de la vieille Médina, noyau traditionnel circonscrit dans ses remparts et de la vallée du Bouregreg. La ville moderne bâtie à partir de 1916 va changer radicalement l’image de la nouvelle capitale du Maroc de par la qualité de ses espaces publics, de ses parcs et de ses jardins et ensembles architecturaux et reste encore aujourd’hui le socle des principaux espaces de la ville et le point de référence de l’extension de sa trame urbaine. Ainsi apparaissent des ensembles urbains de grande qualité, à considérer comme des sites patrimoniaux, qui méritent d’être protégés et valorisés car se sont à la fois leurs qualités urbaines et architecturales qui font leurs valeurs. Ces ensembles bâtis, édifiés au 20ème siècle répartis sur la zone tampon (inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco) de la ville de Rabat, aujourd’hui plutôt méconnus voire dévalorisés, recèlent des qualités urbaines et un intérêt architectural à reconsidérer. C’est dans ce cadre que l’Agence urbaine de Rabat-Salé vient de lancer une étude pour la mise en place d’un plan d’aménagement et de sauvegarde du patrimoine (PASP) de cette zone. «Le PASP se veut un dispositif réglementaire visant essentiellement à la croissance, au conseil à la sensibilisation des spécificités architecturales et urbaines en vue d’aboutir à des résultats efficients et une prise en compte tangible, permettant l’implication des différents acteurs concernés sur des problématiques urbaines et paysagères», lit-on dans le document.
En effet, l’étude sera élaborée sur 7 mois selon deux phases constituant les axes de son déroulement. La première phase sera dédiée au diagnostic approfondi, inventaire du patrimoine architectural et urbain orientations stratégiques alors que la deuxième sera consacrée l’élaboration du PASP et procédure de consultation et stratégie de communication.

A propos de la zone tampon de Rabat

La zone tampon s’étend sur une superficie de 496 hectares sur une partie du centre-ville de Rabat, dans les arrondissements de Hassan et d’Agdal-Ryad, qui sont composés en majorité de quartiers résidentiels dont les tissus sont pour la plupart continus avec des densités importantes sur le plan démographique, exception faite des zones villas. A l’ouest et au sud-ouest, la zone tampon est constituée par des quartiers résidentiels datant de la première moitié du XXème siècle, délimités par le littoral atlantique. Ces quartiers peuvent être énumérés comme suit, le quartier de l’Océan, l’un des quartiers de la ville extra muro s’est développé dès 1912 entre l’océan Atlantique et les deux quartiers à grande valeurs historiques et patrimoniales (la médina et le quartier Diour Jamaa). Il se distingue par la singularité de son tissu formé de petites maisons style moderne vernaculaire sur la façade atlantique. Ce quartier a connu récemment une requalification urbaine recommandée par le PA de Rabat homologué en 2025. Ce dernier a spécifié un ensemble de bâtisses à préserver et à conserver. La zone comprend le quartier des Orangers, cité jardin au milieu de la ville établie depuis 1920 et délimitée par le rempart Almohade, le boulevard promenade de la victoire, le boulevard II et le quartier Habous de Diour Jamaa. Elle inclut le quartier des jardins de l’Agdal construit depuis 1917 entre le jardin d’Essai et celui du Belvédère et le long du boulevard de la victoire. Elle comprend de plus le quartier Al-Qbibat, constitué à l’intérieur d’ensembles pavillonnaires selon la trame et en bord de mer, du quartier militaire implanté par le protectorat. La zone comprend de même le quartier «le riche» créé pendant les années 20 et qui constitue la continuité résidentielle du quartier administratif. Il est constitué de villas avec jardin et vue sur la vallée du Bouregreg et sur le Chellah. Enfin, il faut citer le quartier du Haut Hassan (ancien petit jean) situé entre la Tour Hassan et le Mellah est un quartier populaire fait d’immeubles en R+4 et d’une ancienne zone d’activités.

 

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