Le bore-out : Une démission silencieuse qui fait mal

Prévention
Les signes du bore-out sont là pour vous pousser à demander de l’aide : rumination constante, perte d’estime de soi, troubles digestifs, maux de dos, de tête, surendettement, tristesse, anxiété.

Le bore-out ne prévient pas, il s’installe doucement jusqu’à ce que l’on ne puisse plus avancer.
C’est le cas de F.Z qui a travaillé durant 5 ans dans une grande entreprise et elle a commencé à avoir du mal à trouver l’énergie pour aller au travail. Elle avait vite fait le tour des activités au travail devenues ennuyeuses… F.Z touchait son salaire, et ses tâches étaient peu nombreuses.
La honte et la culpabilité de se sentir inutile sont devenues son quotidien. F.Z a décidé, au détriment de l’entreprise, de gérer ses propres projets tout en préservant son emploi. Cette démission silencieuse révèle un état d’épuisement professionnel qui prend la forme d’ennui au travail appelé encore bore-out.
Cette forme de stress chronique représente une réelle souffrance au travail qui peut entraîner mépris de soi, culpabilité et, selon les études, 2 fois plus de maladies cardiovasculaires. Les signes du bore-out sont là pour vous pousser à demander de l’aide : rumination constante, perte d’estime de soi, troubles digestifs, maux de dos, de tête, surendettement, tristesse, anxiété.

Le manque de communication et de valorisation conduit aussi à la démotivation
L’absence de feedback conduit à ce sentiment d’inutilité chez le salarié. Des fusions peuvent conduire à des postes en double qui entretiennent ce sentiment de dévalorisation.
Selon l’OMS, près d’un adulte sur 3 souffre de stress chronique. Au Maroc, selon l’étude Gallup State of the Global Workplace 2025 publiée cette année, «41% des collaborateurs ressentent un stress important». Mais les salariés privilégient la stabilité de leur emploi actuel par prudence. 69% des personnes souhaitent changer de travail, ce qui place le Maroc comme 2ème pays sur la zone MENA.

Les conditions de cette souffrance 
L’ennui peut aussi être présent dans des postes très exigeants si les collaborateurs n’en saisissent pas la finalité ; ou lors de projets de grande envergure où le chef de projet est limité par des procédures bureaucratiques. La problématique de l’ennui au travail est une réelle préoccupation au sein des entreprises car il impacte la productivité en entreprise. Il entraîne absentéisme, turn-over et présentéisme.
Dépasser le déni et reconnaître cette souffrance pousse le collaborateur et son environnement au travail à trouver une solution ensemble. Ceci est pris en considération par certains dirigeants. Ils incluent ainsi dans le plan de carrière des missions ambitieuses et des formations en interne pour permettre à leurs collaborateurs la prise d’initiative et le goût du changement.

Pistes d’amélioration
Réaction naturelle du corps, le stress devient nocif lorsqu’il s’installe dans la durée. Pourtant il existe des moyens simples de reprendre le contrôle. La prévention du stress consiste en des actions individuelles et une meilleure communication avec l’entreprise, l’organisation, le manager direct.
Demander auprès de son manager à participer à de nouveaux projets, se former à de nouvelles compétences, se fixer des défis personnels en termes de développement. Penser à une reconversion qui répondra plus aux besoins de chacun.
Se réinvestir ou se réorienter en faisant appel à un professionnel, coach professionnel ou psychologue du travail en vue de préparer une transition. Ainsi faire un bilan de compétences permet de couvrir les expériences du collaborateur, la personnalité, les motivations qui permettent d’identifier les potentiels inexploités et de proposer une réelle stratégie d’évolution de carrière. In fine, restaurer la capacité de faire du plus important capital de l’entreprise : son capital humain.
Lorsque l’on est en bore-out, les mots permettent de dépasser les maux ; il est essentiel de libérer la parole. Choisir de se positionner dans l’amélioration continue c’est être acteur de sa vie.
Chacun peut le faire en participant à des activités telles que le Salon du bien-être Siben qui a lieu une fois par an, assister aux webinaires de Preventica, spécialisé dans la prévention et la qualité de vie au travail. S’inscrire à des MOOC (Massive Open Online Course) est gratuit et permet de découvrir de nouveaux centres d’intérêt et sortir de l’ennui.
Prendre soin de soi c’est privilégier une hygiène de vie qui aide à dépasser le stress, permet d’améliorer la qualité du sommeil, c’est avoir une nutrition anti inflammatoire adaptée à cette phase de stress chronique, et surtout privilégier un soutien social de qualité. L’activité physique est aussi un réel atout pour reprendre le contrôle de sa santé. Pour mieux préserver sa santé mentale car il n’y a pas de santé sans santé mentale.

 

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