Cinéma
Ce film de 93 minutes raconte l’histoire des soldats marocains envoyés en 1973 par le Royaume pour être, aux côtés de leurs frères syriens et égyptiens ainsi que ceux des autres pays de la coalition arabe, en première ligne du combat.
Le nouveau long métrage documentaire de Mohamed Rida Gueznai, «I will remember you», vient d’être présenté en présence des critiques de cinéma, des artistes ainsi que de simples passionnés du septième art, et ce dans le cadre du vingt-cinquième Festival national du film (FNF), qui se poursuit jusqu’au 25 octobre à Tanger. Programmé en compétition officielle, ce documentaire de 93 minutes raconte l’histoire des soldats marocains envoyés en 1973 par le Royaume pour être aux côtés de leurs frères syriens et égyptiens ainsi que ceux des autres pays de la coalition arabe en première ligne du combat au Golan. Pour la réalisation de ce documentaire de témoignage, Mohamed Rida Gueznai est parti à la rencontre des anciens combattants pour en savoir beaucoup plus sur la participation marocaine à la Guerre israélo-arabe dite d’octobre, du Ramadan ou du Kippour. Avec une vieille cassette audio, qui fut enregistrée par son grand-père deux jours avant le déclenchement de cette guerre, le jeune réalisateur a choisi en premier lieu de se rendre avec sa grand-mère Jamila à la maison de ses grands-parents aux environs d’Aknoul. Ayant combattu lors de cette guerre d’octobre, «mon grand-père s’est adressé à travers sa cassette audio à sa mère, son père et son épouse, les trois personnes les plus chères à lui. Il a voulu à sa manière laisser à sa famille un moyen de réconfort, s’il tombe en martyr dans la guerre», a dit Mohamed Rida Gueznai.
Dans ce village, le réalisateur a cherché à savoir encore plus de ce qu’ont enduré les membres de la famille après le départ d’Allal, son grand-père, en Syrie et les longues journées d’attente sans nouvelle de lui, mais également la joie de son retour, fêté parmi les siens. Après l’étape d’Aknoul, Mohamed Rida Gueznai a entamé une autre série de rencontres avec d’anciens soldats marocains, qui ont témoigné avec une grande émotion et des souvenirs de plus de 50 ans de la guerre d’octobre. Ils se remémorent avoir combattu au sein d’un bataillon qui a fait preuve de beaucoup de courage et de détermination pour gagner cette guerre, qui eut lieu au mois sacré du Ramadan. Mais pour leur majorité, ils sont encore traumatisés par la grande violence de cette guerre. D’aucuns se souviennent de la mort de leurs amis ou d’autres grièvement blessés sur le champ de bataille. Après s’être rétabli de ses blessures, un des combattants marocains témoigne avoir découvert qu’il figurait parmi la liste des soldats tués pendant la guerre. Après 50 ans, ceux qui sont encore en vie inspirent ce beau sens d’altruisme et de sacrifice. Le peuple syrien se souvient de la bravoure et de l’héroïsme des soldats marocains, dont certains tombés en martyr et enterrés en Syrie.
En plus de «I will remember you», la compétition long métrage documentaire comporte 14 autres films, notamment «Amarz» de Hicham Ibrahimi, «Amazone» d’Alma Loukhmas et Rachid Saadi, «Amnegri El Bidan» d’Ali Oualdah Bossoula, «Arrhil» de Mohamed Fadel El Joumani, «Femmes bleues» de Moulay Khalid El Boumeshouli, «Fiers, suspendus et obstinés» de Mohamed Akram Nemmassi, «L’indépendance d’Algérie, une cause marocaine» de Hassan El Bouharrouti, «Les milles et un jours de hajj Edmond» de Simone Bitton, «Les flamants roses, l’appel du désert» de Hassan Kher, «La Coshta» de Dounia Niouf, «Rêves d’oued Noun» d’Abdelkader Atouife et «Prisonniers de l’attente» de Loubna El Younssi.





