Sous le charme d’un inconnu prétendant posséder la «baraka», une lycéenne a obéi à toutes ses injonctions, notamment en lui remettant les bijoux et l’argent de sa mère. Une arnaque troublante, connue sous le nom de «Samaoui», qui a conduit ses auteurs en prison.

Un après-midi de la fin du mois de septembre dernier, au quartier Sbata, à Casablanca, une lycéenne marche d’un pas tranquille, son cartable à la main, songeuse. Elle ne se doute que, quelques mètres plus loin, un piège l’attend. Tout à coup, un homme s’approche d’elle. Costume bleu, sourire aimable, voix posée. Il lui dit qu’il cherche une école, mais le nom ne dit rien à la fille. Par politesse, elle s’arrête, tente de l’aider, lui suggère quelques directions. Il insiste, multiplie les questions… un autre homme s’invite à la conversation.

Vêtu d’une djellaba blanche, le regard calme, il semble sûr de lui. Il affirme venir d’une grande confrérie et qu’il possède un don rare : celui de percevoir le mal chez les autres. Elle reste bouche bée. Sans qu’elle s’en rende compte, il avait déjà sorti une petite pierre grise de sa poche. Il lui demande de la poser sur sa poitrine, près du cœur. Elle s’exécute. Quelques secondes plus tard, la pierre change de couleur. Le «chrif» parle alors d’envoûtement et de forces invisibles. Son ton se fait à la fois doux et impérieux, hypnotique.

À ses côtés, le jeune homme en costume bleu s’écrie : «Dieu est grand !», avant de remettre docilement deux mille dirhams au prétendu homme saint. La lycéenne semble comme transportée dans un autre monde, elle écoute sans réfléchir. L’homme lui ordonne de rentrer chez elle et d’apporter les bijoux de sa mère. Elle obéit encore. Un peu plus tard, elle revient les mains pleines d’or et de billets, qu’elle lui remet sans résistance.

Il lui promet qu’elle retrouverait tout cela, doublé de richesses nouvelles, sur le chemin du retour. Puis il disparaît. Le charme se brise d’un coup. Elle reprend peu à peu ses esprits. Elle finit par comprendre qu’elle a été victime d’une escroquerie. Ses parents alertent aussitôt la police. Quelques jours plus tard, les deux hommes ont été arrêtés, jugés par la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance à Casablanca et condamnés respectivement à deux et un an de prison ferme..

 

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