Elle célèbre la femme marocaine: Jaylann signe «Khamssa w Khmiss»

Musique
La jeune artiste «Jaylann», alias Khaoula Moujahid, revient sur la scène musicale avec un nouveau titre «Khamssa w Khmiss» profondément ancré dans la mémoire collective..

Après avoir cartonné avec «Ha Wlidi», devenu un phénomène digital cumulant plus de 37 millions de vues, la chanteuse marocaine Jaylann dévoile «Khamssa w Khmiss». Il s’agit d’un nouveau titre profondément ancré dans la mémoire collective. Un hommage vibrant aux femmes du Maroc, à leurs gestes silencieux, leurs transmissions et à un patrimoine vestimentaire ancestral rarement montré. Depuis ses débuts remarqués dans The Voice Arab, Jaylann trace un chemin singulier : une voix puissante, mais surtout une intention artistique claire: chanter le Maroc intime. Avec «Khamssa w Khmiss», elle poursuit cette exploration, après avoir dédié «Ha Wlidi» aux liens familiaux et à la nostalgie. Cette fois, l’artiste se tourne vers celles qui ont façonné son imaginaire : les femmes marocaines, «dignes, persévérantes, généreuses, tenant bon dans le silence et le sourire».

Le morceau s’écoute comme un remerciement, un geste de reconnaissance envers celles qui transmettent valeurs, langue, beauté, courage et histoire. «Je voulais célébrer chaque femme marocaine et montrer que je suis fière d’être l’une d’elles», confie-t-elle. Musicalement, le titre plonge dans l’héritage sonore du pays : L’oud, L’outar, bendir, violon, sons enregistrés en live, et une interprétation qui s’approche de chaâbi, de l’Aita, de ses respirations, de ses appels, de son intensité. Une évolution assumée dans sa manière de chanter, à la recherche d’un geste plus authentique et incarné.

Réalisé par Farid El Malki, le clip embrasse la même ambition culturelle. Tourné au Chellah, site mythique et hautement personnel pour l’artiste là où son père est né, où sa famille a grandi, où la musique a commencé, il devient un espace de mémoire autant qu’un décor visuel. Aux côtés de la styliste Bouchra Ennokra, épaulée par Fati Mez et Amal Benayad, le projet met en lumière une vingtaine de tenues ancestrales venues des quatre coins du pays : le Caftan Fassi Khrib et le Caftan de Fès brodé à la ghorza, l’El Haik d’Oujda avec Blouza orientale, le Caftan traditionnel Rabati, le Caftan de Tétouan ou encore la Malhfa sahraouiya, le Lhaik essaouiri, la Ksoua juive et la tenue Ahraouie d’Errachidia. Un voyage textile qui révèle la diversité, la mémoire et la symbolique du vêtement marocain, loin du seul caftan contemporain.

Pensé comme un tableau vivant du Maroc, le clip met en scène des femmes portant ces vêtements, non pas comme folklore, mais comme archives vivantes : textures, gestes, couleurs, dignités. «Depuis mon projet précédent, ma vision côté fashion et costumes est devenue claire: je veux que mes tenues soient le prolongement direct de mon identité musicale et sonore. Pour moi, cela signifie trouver l’équilibre entre modernité et tradition. J’ai toujours voulu créer des costumes qui soient à la fois très fashion, structurés, graphiques, tout en portant avec force les touches marocaines qui me définissent.

C’est cette direction que l’on retrouve pleinement dans le projet «Khamssa w Khmiss»», indique Jaylann. Elle considère que chaque costume, chaque silhouette, chaque couleur est un moyen de raconter une histoire, d’ancrer sa musique dans un univers visuel fort et authentique. «Khamssa w Khmiss n’est pas seulement un clip : c’est un projet où la mode, la culture et la musique se rejoignent, où tradition et modernité dialoguent pour célébrer la femme marocaine dans toute sa diversité, sa puissance et sa beauté », confie-t-elle. Une fois de plus, «Khamssa w Khmiss» est signé Jaylann et Beathoven (composition et lyrics), avec des arrangements de Beathoven et Mourad El Madani.

La chorégraphie est signée Zakaria Bennane, scellant un travail d’équipe guidé par une vision commune : montrer un Maroc fier, nuancé, pluriel. Au-delà d’une sortie musicale, le projet s’affirme comme une contribution culturelle, une manière de réancrer le patrimoine marocain dans le présent, de rappeler que la modernité n’efface pas l’héritage : elle en dépend.

 

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