«Allusion», tel est l’intitulé de l’exposition de l’artiste plasticienne Narjisse El Joubari visible jusqu’au 15 septembre 2025 à la Villa des Arts de Casablanca. Organisée par la Fondation Al Mada et Art Firt Gallery, cette exposition met en lumière une nouvelle série de l’artiste, inspirée de sa ville natale Assilah, axée sur les volumes et les formes géométriques.
Son œuvre se distingue très tôt par une tension entre présence et disparition, entre matière et lumière. Son travail est reconnu pour sa poétique du silence, du deuil et de la mémoire, articulé autour de motifs récurrents comme les nuages, la pluie, les oiseaux, ou encore des paysages suspendus entre ciel et terre. Il s’agit bien de l’artiste plasticienne Narjisse El Joubari. Elle revient à Casablanca et présente son exposition «Allusion», à la Villa des Arts. Elle nous incite à plonger notre regard au-delà d’une simple vision architecturale, celle des blocs de bétons tels qu’ils nous apparaissent. «Narjiss El Joubatri explore les volumes comme elle explore la vie.
Elle les visualise, les ressent… Ils lui rappellent sans doute sa ville natale, Assilah, où elle a peint ce fameux mur teinté de bleus et de gris, en 2021, qui l’a conduite à entamer sa réflexion sur les structures architecturales. Elle nous offre à contempler sa propre esthétique géométrique», explique à ce sujet Selma Naguib, commissaire de l’exposition. A travers son exposition, Narjisse ose le geste géométrique et caresse les volumes, dans un jeu d’ombre et de lumière. «Elle épouse les formes architecturales, lui rappelant sans doute les intérieurs qu’elle côtoie et les extérieurs qui suscitent sa curiosité. Telle une allusion, l’œuvre d’El Joubari invite à plonger notre regard au-delà de la simple observation. L’allusion frôle par moments l’illusion… Ainsi, en faisant allusion aux formes architecturales, Narjisse nous présente une certaine illusion du monde qui nous entoure», ajoute Mme Naguib.
Pour l’histoire, Narjisse El Joubari est une artiste visuelle marocaine originaire de la ville d’Assilah. Elle vit et travaille entre Casablanca et Assilah, ville avec laquelle elle entretient un lien intime et fondateur. C’est dans cette cité atlantique, dès l’âge de huit ans, qu’elle entre en contact avec la peinture à travers les ateliers du Moussem culturel d’Assilah, une expérience déterminante qui forgera sa vocation. Encouragée par un père philosophe et passionné d’art, elle poursuit ses études à l’Institut national des beaux-arts de Tétouan, où elle affine sa technique sans jamais trahir l’élan sensible et organique de sa peinture.
Son œuvre se distingue très tôt par une tension entre présence et disparition, entre matière et lumière. Au fil des années, Narjisse a exposé dans les plus grandes galeries et fondations du Maroc, notamment à la Fondation TGCC (Artorium), au Musée d’art et de culture de Marrakech, à la Villa des Arts de Casablanca, au Centre Culturel Hassan II d’Assilah, à la Galerie Nadar, ou encore au Musée de la Palmeraie à Marrakech. Son travail a également été présenté à l’international, à Paris (Cité internationale des arts), Bourges (Salon d’arts), et Pérouse (résidence artistique). Son exposition personnelle la plus récente, «À fleur de mémoire», est un hommage délicat et bouleversant à son frère Wassel disparu. À travers une série d’œuvres en technique mixte, elle y explore les strates de la mémoire affective, la trace, l’absence, et la possibilité de la résilience par la peinture. Ses œuvres font aujourd’hui partie de plusieurs collections publiques et privées.





